jeudi 3 février 2011

Dernier regard sur les tournées d'automne : une image de l'année 2011 ?

   Alors que va débuter le Tournoi en cette fin de semaine, un dernier coup d’œil dans le rétroviseur pour revoir les tournées d’automne, riches d'enseignements.


      La Nouvelle-Zélande au sommet 

  Premier enseignement, rarement une équipe aura autant dominé le rugby mondial que la Nouvelle-Zélande de ces dernières années. Les Blacks, qui ont battu toutes les nations des îles britanniques en marquant une moyenne de 4,5 essais par match, paraissent encore plus forts que lors de la période 2005 – 2007, celle qui avait vu les hommes en noir écraser les Lions britanniques et ne connaître que 3 défaites en 28 matchs.
 Avant la tournée dans l’hémisphère Nord, la Nouvelle-Zélande a réussi un « grand chelem » dans le tri-nations malgré l’interminable nouvelle formule (6 rencontres), une première. Cette fois, c’est sûr, la Nouvelle-Zélande gagnera la coupe du monde.


      Talent national gâché 

  En France, les sélectionneurs restent dominés par leurs besoins de bougeotte, si bien qu’aucune équipe ne peut voir le jour durablement. Cela fait plus de dix ans que ça dure, plus de dix ans que le quinze national connaît des moments d’espoir suivis de roustes insupportables. La défaite contre l’Australie (16-59) aurait pu être évitée, nous avons un vivier de joueurs extraordinaires qui ne demandent qu’à éclore, mais nous cultivons l’instabilité extrême à l’instar de notre régime politique. Manque flagrant de sérénité, non chez les joueurs, mais dans la tête des « élites » rugbystiques. Ma foi, l’équipe de France rassemble en miniature les problèmes du pays…

 La sélection du Quinze pour le premier match du Tournoi ne nous rassure pas outre mesure. Gageons qu’en 2011, le rugby français connaîtra encore des joies (considérées comme des surprises à l’étranger) et des blocages pénibles.


     L'Angleterre de retour, les îles du Pacifique très compétitives

  Après avoir dominé le rugby mondial dans les premières années du millénaire, la perfide Albion a régressé petit à petit, pour tomber très bas dans les premiers temps de l’ère Martin Johnson. Mais la faiblesse rugbystique des anglais n’a que trop duré, et il faut s’attendre à les voir revenir dans le jeu des grandes puissances de l’Ovalie.
 Emmenés par une nouvelle ligne de trois-quarts pétillante – à l’instar de l’arrière Ben Foden, feu-follet droit comme un I – et des espoirs comme le demi de mêlée de 21 ans Youngs, l’Angleterre a battu l’Australie chez eux cet été, résisté face à la Nouvelle-Zélande cet automne puis superbement dominé les wallabies à Twickenham (35-18). Il va falloir s’attendre à revoir les hommes en blanc en haut de l’affiche dans les prochaines années.

  L’autre information du mois de novembre est la compétitivité retrouvée des îles du Pacifique. Les Samoa, historiquement la meilleure d’entre elles, n’a perdu que de dix points en Irlande, donné du fil à retordre à l’Angleterre, puis a frôlé l’exploit contre une Ecosse légèrement remaniée (défaite 19-16 avec une pénalité litigieuse pour le quinze du Chardon à la dernière seconde). Quant aux Fidji, ils ont de nouveau mis à mal les gallois, avec un match nul rarissime (16-16). Même les Tonga de loin la moins forte des îles, ont connu leur heure de gloire avec une victoire contre les Barbarians français. De bon augure pour la coupe du monde néo-zélandaise, en plein océan Pacifique…

1 commentaire:

  1. D'accord avec toi.
    Attention aussi à l'Australie qui est en train de faire éclore une génération en or.

    RépondreSupprimer