jeudi 10 février 2011

Irlande - France : gare à la première journée des faux-semblants !

    Pour la seconde journée du Tournoi, nous suivrons avec attention la performance de l'Ecosse et le déplacement de Quinze de France en Irlande, un moment toujours particulier en dépit de la destruction du vieux stade de Lansdowne Road qui correspondait si bien à l’état d’esprit irlandais.

L'Irlande sera difficile à battre dans ce Tournoi

   L'Irlande n'a gagné que de deux petits points en Italie samedi dernier, mais cette rencontre est un faux-semblant de la compétitivité irlandaise. Face à l’excellente défense italienne, le Quinze du Trèfle a réussi à percer de nombreuses fois, failli marquer des essais et refuser de taper les ballons au pied… Les irlandais nous ont pourtant semblé peu motivés, un peu endormis en ce début de Tournoi, et de nombreux joueurs manquaient à l’appel (ainsi, l'équipe comptait dans ses rangs deux piliers et un arrière quasi novices, tandis que le troisième-ligne centre n’était que le troisième choix suite à des blessures ; dimanche le numéro 8 titulaire sera de retour).

  Néanmoins, alors même que nous entrons dans la phase descendante de l’ère O’Driscoll (avants du Munster, trois-quarts centres…), le groupe irlandais nous semble être encore plus homogène et plus serein que par le passé, plus sûr de lui, car ayant une conscience très fine de ses forces et de ses faiblesses. La facilité, la rapidité et la sérénité avec lesquelles les irlandais sont revenus au score à deux minutes de la fin du match, juste après un essai italien qui mit le feu au stade, est selon nous révélateur de cette profonde confiance intérieure. Pour peu que l’Irlande retrouve un peu de son fighting spirit d’antan (et peut-être aussi quelques joueurs actuellement blessés), elle pourrait bien être l’équipe à battre dans ce Tournoi.

   Des internationaux de classe, une défense qui manque de repères

    L’équipe de France donne l’impression contraire. Alors que nous possédons un formidable vivier de joueurs, et des internationaux qui ont une classe et sont d'une noblesse admirables, les dirigeants français du rugby – ou plutôt ses fameuses « élites » - entretiennent le changement permanent et n’ont aucune vision de longue durée. On peut également s’étonner de l’incapacité des sélectionneurs à remarquer les joueurs d’exception, qui sont souvent à bien des égards des êtres très particuliers sur le plan mental. Samedi dernier, les titulaires ont fait honneur à notre beau maillot bleu, attaquant avec fougue et montrant pour certains des qualités exceptionnelles (Médard, Rougerie, Servat, Dusautoir…).
 Mais l’absence d’homogénéité dans l’équipe – comment bien jouer ensemble quand on n’a jamais joué ensemble ? – le soudain parachutage de certains joueurs en forme mais pas encore tout-à-fait confirmés (Huget, Pierre, et même Mermoz) ont une conséquence immédiate : une défense fébrile. Trois essais encaissés contre une Ecosse qui en d’autres temps aurait craqué, combien contre l’Irlande ou l’Angleterre ? Cela ne dépend pas suffisamment de nous.

Une courte vidéo des joutes terribles disputées dans l'ancien Lansdowne Road (et ce public si fougueux et sympathique qui déborde de joie ... et des tribunes ) :



   L'Angleterre se construit tranquillement, Galles semble perdu

  L’Angleterre confirme son retour après quelques années de brouillard, grâce à des avants toujours solides, leurs nouveaux trois-quarts rapides et sûrs, et un Toby Flood qui commence à prendre une belle ampleur au poste d’ouvreur. Un classique qui a toujours fait les grandes équipes d’Angleterre. Mais gare, la perfide Albion est toujours en construction.

  Le Pays de Galles ne peut en dire autant. Nous reviendrons une prochaine fois sur l’étonnante évolution en dents de scie des Diables Rouges ces dernières années. Une remarque d’ors et déjà : leur extraordinaire entraîneur Warren Gatland, qui avait été l’un des grands artisans de l’élévation de l’Irlande il y a un peu plus de dix ans, qui avait si bien dirigé les équipes des Wasps et de Waikato par la suite, n’arrive pas à avoir affaire avec les Gallois. Ces derniers sont parfois difficiles à saisir, ils fonctionnent sur des longueurs d’ondes très particulières que de toute évidence M. Gatland ne parvient pas à capter.

1 commentaire:

  1. Pas trop d'accord sur l'Irlande. Ils m'ont vraiment l'air sur la fin. La presse irlandaise ne s'y trompe d'ailleurs pas, qui réclame à corps et à cris des changements profonds et des nouvelles têtes. Innovateurs il y a quelques années, les Irlandais sont devenus extrêmement conservateurs et ultra-prévisibles.
    Pour les Gallois, personne ne peut les comprendre, pas même un entraîneur gallois.
    Le match à suivre de ce Tournoi sera Angleterre-Ecosse. A moins que les Bleus se réveillent...

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